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CHEMINS DE PAIX ET INQUIETUDES

En septembre dernier, les attentats terroristes n'ont visé ni un temple, ni une église mais bien des symboles forts de la finance et du pouvoir militaire aux États-Unis. Aussi, avec nos diverses sensibilités, nous avons, lecteur occasionnel ou régulier du Kloh braz - cet exemplaire étant comme à chaque automne proposé à tous - à nous mettre en peine pour réfléchir sans nous laisser aller à nous satisfaire de slogans commodes mais, hélas !, souvent paresseux.

L'intérêt pour ce qui vient à nous dans un espace interreligieux et laïque nous oblige à nous poser le problème suivant : comment les religions ou les «spiritualités» peuvent-elles proposer, concrètement, le message commun que devrait entendre une humanité désemparée et insatis­faite, dans un monde où ne comptent que les techniques de production, l'économie planétaire, l'exploitation et l'abandon d'innombrables exclus ?

Cette lancinante question est familière à nos milieux chrétiens. Comment ne pas souhaiter qu'elle puisse se glisser dans les préoccupations des non-chrétiens ? Mais le souci d'une urgence à l'échelle du monde n'exige pas de noyer les différences dans un générique abstrait qui, pour chacun des différents, équivaut à un déni d'existence : collaborer, débattre et rester soi-même.

L'islam, chez nous et dans le monde, suscite une inquiétude, hélas confirmée par les faits de sang qui éveillent une réprobation sans nuance. Il ne s'agit ni de nier un glorieux passé de culture, ni d'oublier les textes d'une mystique qui ravit les spirituels de toute confession, mais d'estimer à sa juste mesure le poids d'une religion sur l'avenir de l'humanité. Sa vitesse de propagation ainsi que le durcissement islamique de certains gouvernements inspirent à de nombreux chré­tiens un sentiment d'effroi face à son impavide solidité, au moment même où le christianisme subit la très dure épreuve du vieillissement et de la désertion de ses fidèles. Par contre, tout se passe comme si le Prophète retrouvait de nouveau, en tant que fondateur et chef de guerre, la dynamique jeunesse de ses premières conquêtes.

Cet élan que rien, semble-t-il, ne peut arrêter se nourrit de bonnes intentions : propager la connaissance du vrai Dieu contre l'idolâtrie des infidèles. Par une étrange conni­vence du temporel et du spirituel, le bras séculier devient de nouveau la force missionnaire de la vérité. Nous avons trop d'exemples de cette connivence qui s'étale au grand jour dans la Bible et dans les croisades de la chrétienté. Le Dieu du monothéisme prend lui aussi, à ses heures qui ne sont point rares, la figure du guerrier exterminateur. Ainsi entre l'absolu divin et la force qui détruit, une sorte de pacte s'établit comme si « le tout des perfections infinies » exigeait pour sa gloire le néant d'une bonne partie de ses créatures. L'islam d'aujourd'hui n'est donc pas une exception. Il confirme l'oubli de l'autre versant, icono­claste celui-là, du monothéisme, pour exalter dans l'Unique ou « le Seul » une volonté de puissance qui n'a pas à compter sur de possibles limites.

e dialogue du christianisme avec l'islam peut, Dieu merci, s'établir sur d'autres bases. A ceux qui craignent son empire, je dirai volontiers : hommes de peu de foi, vous devriez savoir que la force, quoi qu'on dise, n'aura jamais le dernier mot. La force actuelle de l'islam qui, de nos jours, impose le plus visible de son existence, ne définit pas son essence cachée. Il reste aux chrétiens le soin d'aider aussi leurs frères du judaïsme à découvrir cette essence cachée, mais dans l'humilité du pauvre qui, conscient de ses faiblesses, se refuse le triste courage de jeter à son proche la pierre qui le blesserait.

René Le Ruyet, recteur

La faiblesse de la force est de ne croire qu'à la force.

Paul Valéry

 


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FAVORISER LA RENCONTRE

 

"La diversité fait partie de notre humanité, elle est lourde de conflits, mais non moins de relations fécondes. Le XXIè siècle ne pourra éviter d'être un vaste chantier de tentatives de compréhensions mutuelles entre religions. D'ailleurs, contrairement à cer­taines affirmations de Huntington, les civilisations ne constituent pas, et n'ont sans doute jamais constitué, des entités exclusives de toute communication. Le terme de « choc » entre elles alimente l'illusion selon laquelle des civilisations se heurtent comme des métaux. Or, toute grande civilisation est un brassage d'héritages et un mélange réussi d'apports divers. Le siècle à venir ne fera qu'accélérer un mouvement de brassage et d'échange entre techniques, modes de vie, idées, migrations des personnes. Dans un contexte propice aux réaffirmations identitaires, ce n'est pas le « choc » qu'il faut envisager, ni prévoir, mais plutôt l'appropriation sensée de ce mouvement. Il faudrait l'« instruire », pour utiliser le mot de Tocqueville à propos de ce fait providentiel qu'il décrit sous le nom d'égalité des conditions. Tâche assurément difficile, mais inéluc­table si l'on veut éviter les confrontations devant des différences non comprises et à ce titre jugées menaçantes.

Il ne s'agit pas seulement de dialogues académiques, de rappro­chements impossibles et vains, d'ententes diplomatiques superfi­cielles. On le sait, sans toujours le dire : le christianisme par sa conception des choses est le plus souvent l'initiateur dans de telles démarches qui paraissent souvent aux yeux d'un musulman un aveu tacite de faiblesse ou, pour d'autres, une tentative de prosély­tisme plus ou moins cachée, ou le relais de la volonté de domina­tion occidentale. C'est pourquoi, tout en sachant que ce désir de relation est loin d'être partagé (et il faut le reconnaître pour éviter erreurs et désillusions), il ne convient pas d'y renoncer si l'on veut éviter des « chocs » redoutables. Tout est sans doute dans la manière, et là encore le travail de contact sur le terrain est le plus important, faute de quoi les grands débats théoriques auraient quelque chose d'artificiel, de conventionnel ou seraient le théâtre de joutes où chacun chercherait à l'emporter sur l'autre. Plus que tout, la mobilisation pour des causes précises (la faim dans le monde, la lutte contre l'exploitation économique des enfants, tel dossier précis concernant un conflit local) peut être considérée comme un facteur favorable au rapprochement des esprits et à une compréhension plus grande. C'est en découvrant ce qu'on refuse qu'on peut aussi découvrir ce qui unit."

Paul Valadier

 

Une question lancinante

L'intérêt pour ce qui vient à nous dans un espace interreligieux n'interdit pas de poser l'autre problème : comment les religions ou les « spiritualités » peuvent-elles proposer, concrètement, le message commun que devrait entendre une humanité désemparée et insatis­faite, dans un monde où ne comptent que les techniques de production, l'économie planétaire, l'exploitation et l'abandon d'innombrables exclus ?

Cette lancinante question est familière à nos milieux chrétiens. Comment ne pas souhaiter qu'elle puisse se glisser dans les préoccupations des non-chrétiens ? Mais le souci d'une urgence à l'échelle du monde n'exige pas de noyer les différences dans un générique abstrait qui, pour chacun des différents, équivaut à un déni d'existence.

 

Celui qui dit qu'il est arrivé, c'est qu'il n'est pas allé bien loin.

Jean Carmet


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TOUSSAINT ET PRIERE POUR LES DEFUNTS
Messe à Locoal à 10h30 et à Mendon à 15h.
Chaque messe sera suivie de la procession au cimetière

"Vous, au moins, vous avez bien de la chance de croire..."

Qui d'entre nous n'a pas entendu cette petite remarque à l'occasion de l'enterrement d'un parent, d'un ami ou d'un collègue de travail ? Il est en effet des incroyants qui, à l'occasion d'un deuil ou d'une souffrance un peu publique, envient notre foi.

Eh bien oui, c'est vrai, nous avons bien de la chance de croire. Oh... non pas que ce soit toujours facile, ou que nous ayons réponse à tout !... mais il est vrai que la résurrection de Jésus éclaire pour nous d'un jour tout à fait nouveau cette expérience douloureuse que nous faisons tous de la mort de parents ou d'amis. Et cette foi est même telle, qu'elle nous pousse à une triple audace, lorsque nous osons regarder la mort en face dans un monde qui cherche à la camoufler et lorsque nous faisons remarquer que la vraie mort n'est pas toujours celle qu'on croit.

Oser regarder la mort en face, voilà bien une première audace dans une société qui a si peur de la mort qu'elle recourt à toutes les périphrases pour n'avoir pas à prononcer ce mot de "mort". On parle du "défunt" mais pas du "mort" ; on dit qu'il est "décédé", on n'ose pas dire qu'il est mort. C'est un mot trop cru, trop réaliste. On préfère dire qu'on a "perdu" un parent, plutôt que dire qu'il est mort. En envisageant la mort de quelqu'un, on se garde bien d'employer le mot-tabou, mais on dit : "on ne sait jamais... s'il lui arrivait quelque chose..."

Taire la mort, voilà ce que notre société s'évertue à faire... la masquer, la gommer au maximum. Finis les rites de deuil, les crêpes noirs !... Même les corbillards se font discrets, gris passe-partout! On fuit tout contact avec cette réalité. L'environnement urbain nous incite d'ailleurs à venir mourir à l'hôpital, entre deux paravents ou dans une chambre seule, pour ne pas gêner les regards... le plus souvent loin de chez soi, car personne n'aime veiller un cadavre dans son appartement.

Oui, c'est une fameuse audace, aujourd'hui, que d'oser regarder la mort en face... tout comme c'est une fameuse audace pour l'Église que de référer son message de salut à la mort d'un crucifié à Jérusalem. Songez que notre Credo ne gomme rien, n'atténue rien de la réalité horrible de la mort de Jésus : "Il a été crucifié, est mort et a été enseveli". Et je repense à ce que me disait un jour une jeune femme rencontrée dans le cadre de sa préparation au mariage : elle me disait que ce qui l'étonnait le plus dans les églises, c'était qu'on y représente Jésus en croix, un homme nu plein de sueur, de poussière et de sang, ... ça lui semblait presque de mauvais goût !

Eh bien, oui, ce crucifié de Jérusalem qu'au long des siècles les chrétiens, après les apôtres, déclarent Vivant, ce crucifié qui a pris notre mort pour nous donner sa vie, celui-là donc nous libère de ce tabou qu'est la mort, et nous invite à la regarder en face, pour l'affronter lucidement.

Mais notre audace de chrétiens va encore plus loin! Nous essayons de regarder la mort sans tricher et, plus encore, nous nous refusons à la justifier. Nous ne voulons pas cacher son côté absurde, et n'avons pas à justifier l'injustifiable.

Sans doute vous est-il arrivé d'être, comme chrétiens, pris à parti par des collègues ou amis révoltés par un deuil qui les frappaient. "Ton bon Dieu, pourquoi laisse-t-il faire des choses pareilles?" Quiconque a souffert comprend cette révolte et, par respect pour cet homme qui souffre, évitera les pieuses paroles de consolation un peu faciles.

A cette question : "Pourquoi la souffrance ? Pourquoi la mort? ", je n'ai pas de réponse toute faite. Mais, mieux qu'une réponse théorique, la foi de l'Église m'offre le visage d'un Dieu venu partager les souffrances et jusqu'à la mort des hommes, pour les inviter à traverser avec Lui la mort. Oui, c'est vrai, la résurrection de ce crucifié éclaire pour nous d'un jour tout à fait nouveau sa mort et notre propre mort ! Le plus solitaire des vieillards ou des malades peut se reconnaître en Jésus crucifié et attendre de Lui la résurrection.

Enfin, dernière audace, après avoir regardé la mort en face et après avoir renoncé à vouloir à tout prix la justifier : nous refusons de nous laisser aveugler par les larmes, car la vraie mort n'est pas toujours celle qu'on croit !

La vie que nous promet Jésus, c'est bien autre chose que la survie biologique. Cette vie qu'il nous promet, elle est déjà commencée pour ceux qui n'ont pas peur de suivre ses pas. Et cette vie-là, elle n'est pas près de finir !

Á la suite de Jésus, nous pouvons regarder la mort sans tricher. Grâce à Lui nous pouvons traverser la mort sans nous y arrêter. Grâce à Lui notre vie quotidienne a un goût d'éternité.


DES JOURS PROPICES

Il est certes difficile d'évoquer la mort avec des enfants et des jeunes. Il est difficile de trouver les mots pour, avec eux, faire mémoire de ceux qui nous ont précédés de l'autre coté du "rideau de l'ombre". Cependant lors des fêtes de la Toussaint et lors de la Commémoration des défunts, dans les églises et les cimetières de nos villages, il se manifeste des marques d'une espérance solidaire.

Alors pourquoi ne pas chercher à associer les jeunes générations à l'entretien, au fleurissement et pourquoi pas à la prière en ces jours et en ces lieux de mémoire et de recueillement ? Pourquoi ne pas faire ainsi un bon usage de nos coutumes familiales et chrétiennes ?


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LA MORT N'EST-ELLE RIEN ?

 

LA MORT : UN MAUVAIS MOMENT A PASSER ?

Pour certains, la mort n'est finalement pas grand-chose ; ce n'est qu'un mauvais moment à passer dans un tunnel. Bien d'autres expressions de cette mentalité se manifestent, parfois même lors de certaines célébrations d'obsèques chrétiennes. Il arrive que l'on y lise des textes qui, d'une autre manière, disent également que la mort n'est pas grand-chose, et même que « la mort n'est rien ». En voici des exemples.

« Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : "II est parti".
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit : "II est parti",
il y en a d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux,
s'exclament avec joie : "Le voilà".
C'est ça la mort ! »

La mort, c'est partir du regard de l'autre, pas autre chose. Quel devenir pour celui qui meurt ? Il part en voyage dans un autre pays qui ressemble au nôtre, c'est tout. Ce qui est souligné, c'est l'absence qui, d'ailleurs, ne semble pas douloureuse. C'est évidemment un aspect essentiel de la mort pour les « endeuillés », mais rien ne nous est dit d'autre sur la mort. Or, l'existence ménage bien souvent des départs comme celui qui est évoqué ; « Partir, c'est mourir un peu », mais mourir, n'est-ce que partir ? »

Un autre texte va encore plus loin :

« L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
nous le sommes toujours.

Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.
Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent,
ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi,
que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié.
Elle est ce qu'elle a toujours été,
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
simplement parce que je suis hors de ta vie...
Je t'attends, je ne suis pas loin,
juste de l'autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien. »

Il est illusoire de penser que « la mort n'est rien ». Elle représente même énormément : la mort est douleur, souffrance pour soi et pour les autres. Le nier, n'est-ce pas escamoter la vérité ?

LA DRAMATISATION DE LA MORT

L'acceptation de la mort comme une réalité est certes douloureuse pour les proches, mais cette douleur peut être dépassée. Par les rites, quelque chose se dit aussi de l'au-delà dans lequel se trouve le mort. C'est ainsi que, par exemple, dans l'ensemble des cultures d'Afrique Noire, le mort est pleuré, un deuil est à faire. Mais le défunt est censé, sauf exception, devenir un ancêtre qui continue d'avoir un rôle dans la communauté comme protecteur et garant de la fécondité du groupe. L'absence est signifiée et reconnue comme douloureuse, mais on sait ce qu'est devenu celui qui est parti. Il n'y a pas dramatisation, mais reconnaissance de la réalité de la mort.

La culture occidentale, imprégnée de christianisme, a eu tendance à dramatiser la mort. Marquée autant par la souffrance physique que par la souffrance morale (abandon, haine, cruauté, lâcheté), la croix du Christ est devenue le signe même de l'appartenance chrétienne, particulièrement en Occident. La dévotion à la Passion du Seigneur s'est traduite par la pratique du Chemin de croix, la multiplication des calvaires à la croisée des chemins, sans compter tant d'autres représentations en peinture ou en sculpture. Cette dévotion a engendré le dolorisme, une déviation qui valorise la souffrance en soi.

ILS CROIENT EN LA REINCARNATION

Croire en la réincarnation est encore une autre manière de donner sens à la mort. Cette croyance très répandue en Asie est « à la mode » en Occident, sous l'influence de mouvements spirituels orientaux. Tout le monde en a plus ou moins entendu parler, mais ce que l'homme occidental retient de la croyance en la réincarnation, c'est que chaque personne peut avoir plusieurs vies qui se succèdent. On espère alors, dans le meilleur des cas, mieux réussir sa deuxième vie, en tenant compte de l'expérience, des échecs et des manques de la première.

Plus banalement sans doute, beaucoup espèrent en profiter pour retrouver tous les bons moments qu'ils ont déjà vécu et en vivre de nouveaux. Mais qui, de ces croyants en la réincarnation, a réellement fréquenté l'hindouisme ou le bouddhisme, qui ont pourtant élaboré cette doctrine ?

Pour l'hindouisme, les êtres vivants sont enfermés dans le cycle perpétuel de la naissance, de la mort et de la renaissance. L'âme individuelle se réincarne indéfiniment en fonction du poids des actions bonnes ou mauvaises (c'est le karma) accomplies dans la vie précédente, Ce cycle est vécu comme une souffrance dont la délivrance finale peut être atteinte par différents moyens, dont le renoncement et l'ascétisme.

On voit bien que cette sagesse comprend un élément dramatique non pas lié à la mort, mais à la vie elle-même qui n'est considérée que comme souffrance.

UNE TENDANCE A L'INDIFFERENCE

La perte d'influence de l'Église a provoqué la naissance de courants de pensée cherchant à donner sens à la mort autrement que sur le modèle de la mort de Jésus. C'est ainsi, par exemple, que les idéaux patriotiques ont justifié la mort de millions d'individus. Dans le même temps, l'idéal marxiste d'un monde nouveau a permis à un certain nombre de communistes de donner sens à leur mort, comme les fusillés de Chateaubriant dont les lettres ont été publiées. La cause du prolétariat valait bien le sacrifice de leur vie. Par ailleurs, toute l'oeuvre de Camus développe devant la vie et la mort une attitude stoïque : la vie n'a de sens que dans le combat que livre l'homme et qui le fait grandir, bien qu'il soit sûr de le perdre.

Ces réflexions maintiennent une perspective de dramatisation, comme la doctrine de la réincarnation. Or voici qu'arrive, comme par un mouvement de balancier, l'époque d'une sorte d'indifférence : la mort est peu de chose et, finalement, la mort n'est rien, Ce n'est plus la peine de chercher à lui donner sens. Peut-être va-t-on se contenter de vivre avec le souvenir de ceux qui sont décédés, comme on le fait déjà pour les soldats morts à la guerre et dont les noms, gravés sur les monuments aux morts, sont rappelés à l'occasion des diverses fêtes nationales.

Cette attitude n'empêche pas d'avoir un comportement parfois très humaniste, de vivre et de combattre pour des valeurs de solidarité, de vérité, de justice qui, déjà, donnent sens à la vie.

On serait donc passé d'une dramatisation excessive à une sorte de dénégation de la mort qui n'est rien ou presque. A l'hypersacralisation de la mort succède une désacralisation absolue. Comment atteindre un équilibre, de sorte que la mort soit considérée comme une réalité essentielle, sans cependant empêcher de vivre ?

DIRE QUE L'HOMME EST MORTEL

C'est dans ce contexte contemporain que l'Église continue à proposer son message. Elle célèbre toujours des obsèques chrétiennes, même si souvent les familles qui les demandent ne partagent pas sa foi.

Les Églises chrétiennes remplissent dans ce domaine un rôle fondamental. En rappelant la mort et la résurrection de Jésus Christ, elles ne présentent pas seulement la foi chrétienne ; elles disent aussi que Jésus Christ est mort comme tout homme, que tout homme est mortel, et que sa grandeur est de le reconnaître, non pas comme une fatalité qui ne débouche sur rien, mais comme une invitation à vivre pleinement la vie qui lui est donnée. Il est impossible de croire en Jésus Christ si l'on ne croit pas en l'humanité.

Dire que l'homme est mortel, c'est dire aussi que la mort existe bel et bien, et qu'elle est une réalité douloureuse. Il y a d'abord la douleur physique du mourant qui souffre malgré tout le travail médical maintenant fait sur la douleur, mais qui reste encore insuffisant. Il y a aussi la souffrance morale de se voir arraché au monde des vivants. Découvrir et accepter que la mort est proche constitue l'épreuve ultime.

Ce serait enlever son prix à la vie que de dire que « la mort n'est rien ».

ACCEPTER LA MORTALITÉ, C'EST MIEUX VIVRE

Reconnaître sa mortalité, ce n'est pas renoncer à vivre parce que l'on doit mourir, c'est vivre le plus intensément possible parce que la vie aura une fin et que chacun est responsable de ce qu'il aura fait ou non de son existence. Il ne s'agit pas pour autant d'attendre une récompense, II faut s'engager de multiples manières dans l'existence, construire ce que l'on peut là où l'on est, apporter sa pierre, s'inscrire dans une lignée et dans une tradition.

La vérité de notre existence est dans la reconnaissance de nos limites. Nous ne sommes pas des dieux ; nous ne sommes pas non plus surgis au hasard dans une histoire qui remonte à plusieurs millions d'années. Nous sommes créés, voulus par Dieu, chacun pour soi-même. Chaque vie est unique et chaque mort est unique. C'est bien d'ailleurs ce qu'affirment tous les courants monothéistes. Les chrétiens sont donc appelés à donner sens à leur vie et à leur mort, à la lumière de leur foi.

LA FOI, OPIUM DU PEUPLE ?

Certains courants agnostiques estiment que les religions surgissent de la peur de la mort. Ainsi, les hommes se donneraient des assurances sur l'au-delà et, tranquillisés, ils ne se soucieraient pas trop de changer leurs conditions de vie sur terre. Le marxisme classique ajoute même que la croyance en une rétribution après la vie est un moyen inventé par les exploiteurs pour maintenir les exploités dans la soumission.

La foi en Jésus Christ, fils de Dieu, n'est ni une réponse à nos peurs, ni un moyen de gagner une récompense dans un autre monde. Nous voulons suivre son appel parce que, comme les premiers témoins, nous avons reconnu en lui à la fois la plénitude du visage de Dieu et la plénitude du visage de l'homme.

Jean-Claude Besanceney

« Aujourd'hui, on peut survivre à tout, excepté la mort, et l'on peut tout faire oublier, sauf une bonne réputation »

Oscar Wilde

LES MAINS MORTES

Une vieille femme est morte. Elle laisse son époux seul... Survient une jeune fille, sa voisine, qui lui apporte des fleurs.

« Il prend les fleurs, les tient gauchement. Il est ému, intimidé. Catherine le comprend et d'un seul coup, devient, par contraste, beaucoup plus à l'aise. Elle lui reprend le bouquet avec une certaine autorité.

Catherine : Donnez... je vais vous les arranger (elle regarde autour d'elle)... vous avez un vase, peut-être de l'eau ?

M. Vigué: Oh ! oui... sûrement! ... voyons...

Et il entre dans la salle, elle le suit. Il ouvre le buffet, haut puis bas.

M. Vigué : je ne sais pas très bien, n'est-ce pas ! ... Et puis, c'est bizarre, mais les objets et moi, il me semble tout à coup que nous ne sommes pas amis...

Catherine, amusée : Ils vous en veulent ?

M. Vigué : Non ! Ils ne me connaissent pas, je crois. Si vous saviez le mal que j'ai eu à me faire du café !

Catherine : Vous manquez d'habitude... et je ne crois pas que vous trouverez un vase dans le buffet...

M. Vigué : je cherche des cachettes, vous comprenez. je suis sûr que les choses se cachent de moi, qu'elles ne veulent pas m'aider.

Catherine, riant : Attendez

Elle ouvre le placard après avoir inspecté la pièce et, sans coup férir, trouve plusieurs vases. Elle en prend un qui convient à la taille des fleurs.

Catherine : Voilà, un peu d'eau maintenant...

Et absorbée par son office, oubliant la présence de M. Vigué, vive, adroite, elle va à la cuisine, remplit le vase, revient, dispose les fleurs.

Catherine : J'espère qu'elles tiendront quelque temps. Elles sont jolies, non ?

M. Vigué l'a regardée agir avec attention et un certain émerveillement.

M. Vigué, un peu pour soi : je crois que les objets sont plus amis avec les dames, voyez-vous...

Catherine, légèrement : C'est normal !

M. Vigué : Sans doute ! »

Maurice Cazeneuve, La séparation, Éd. Gallimard

 


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CONTE : GENESE, HUITIEME JOUR

"Le ciel, la terre et tous leurs éléments furent achevés. Dieu acheva au septième jour l'ouvre qu'il avait faite, il arrêta au septième jour toute l'ouvre qu'il faisait. Dieu bénit le septième jour et le consacra car il avait alors arrêté toute l'ouvre que lui-même avait créée par son action. Telle est la naissance du ciel et de la terre lors de leur création." Genèse 2. 1 à 3.

 

Alors l'homme et la femme se regardèrent et se dirent :

- "Au travail"

C'est ainsi que commença le huitième jour.

Mais par où commencer ?

- Par le début ! dit l'homme.
- Réfléchis ! répondit la femme. Le premier jour, Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Le deuxième jour, il créa l'espace ciel. Que veux-tu faire avec ça ? Non, il faut commencer par la fin.
- Par le septième jour ? s'enthousiasma l'homme. Bonne idée.
- Idiot ! dit la femme en riant. On ne va pas commencer par se reposer alors qu'on n'a rien fait. Non. Par le sixième, bien sûr.
- Attends ! Laisse-moi me souvenir, dit l'homme en posant un regard intéressé sur la femme.
"Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit, Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et soyez-en maîtres ."

Bon programme. On commence.

Au commencement du huitième jour, l'homme et la femme s'aimèrent. L'homme et la femme dirent : "Que l'amour soit" Et l'amour fut. Ils virent que c'était bon. Ils ne furent pas les seuls. Les animaux et les végétaux sous la terre, sur la terre, dans les mers et dans le ciel firent de même. Mais ils furent les seuls, l'homme et la femme, à imaginer des variantes extrêmes aux jeux de l'amour et de la haine. Et ils furent aussi les seuls, l'homme et la femme, à s'interroger ensuite :

- "Par quoi on continue ? Ah oui !"

Et l'homme et la femme dirent : "Dominons sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal de la terre". Et puisque Dieu les avait créés à son image, ils créèrent des noms pour les animaux et les végétaux. Des noms pour les rochers et les montagnes et les étoiles. Ils organisèrent le monde à leur façon. Ils inventèrent les couteaux de cuisine et les couteaux de guerre, les chariots et les chars, les villes et les banlieues, l'art du bronze et de la peinture, la culture du vers à soie et du vers de la poésie. Transformèrent la matière. Allièrent une maille à l'endroit une maille à l'envers. Changèrent le droit à l'envers. Clonèrent les animaux et leurs propres congénères. Propagèrent l'épidémie et le vaccin. Bref, mirent la création sens dessus dessous. L'homme et la femme virent que c'était bon et mauvais. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin, ce fut le huitième jour. Et la femme dit :
- On peut se reposer. Septième jour !
Vivons à présent avec nos enfants, avec la création, avec le créateur !
- Attends ! Laisse-moi me souvenir ! dit l'homme, sans poser de regard intéressé sur la femme.
Et le ciel ? Et les étoiles ? · Ils s'inventèrent des dieux qui rampent, volent et nagent. Alors l'homme et la femme dirent : " Partons à leur rencontre ! " Ils montèrent plus haut que les nuages, dans des fusées qui grimpent au-delà de la lune. Ils descendirent plus bas que les poissons des abysses, dans des sous-marins nucléaires qui explorent les failles océaniques. Ils perforèrent le fond de la terre et des mers, par des sondes d'où jaillirent l'or noir et l'or doré. Ils mirent la lumière dans les ténèbres et les ténèbres dans la lumière, dans des synchrotrons qui dissèquent la matière jusqu'au cour de l'atome. Mais les dieux, ils ne les trouvèrent pas. L'homme et la femme virent que c'était bon et mauvais. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin, ce fut le huitième jour.

Et la femme dit :
- On peut se reposer. Septième jour ! Vivons à présent avec nos enfants, avec la création, avec le créateur !

Essayons d'améliorer ce pauvre monde que nous avons chamboulé.
- Attends ! Ce n'est pas fini. s'écria l'homme sans la regarder.
- Et l'homme et la femme dirent :
"Communiquons !"

Alors l'homme et la femme inventèrent l'alphabet, l'écriture, l'imprimerie, la presse, le morse, la radio, le téléphone, la télévision, le fax, les satellites et toute machine rampante et volante qui transmet l'information. L'homme et la femme virent que c'était bon et mauvais. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin, ce fut le huitième jour.

Et la femme dit. "Pas encore ! répondit l'homme sans la regarder. Nous dominons la matière." Et l'homme et la femme dirent : "Dominons à présent le virtuel !".

Alors l'homme et la femme bâtirent une tour numérique qui enserra le monde dans la toile d'un réseau sans limite, sans matière, sans espace et sans temps. Ils créèrent le portable, ordinateur IBM volant, téléphone GSM marchant, palm pilot programmant les 24 heures de leur vie quotidienne. L'homme et la femme virent que c'était bon et mauvais. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin, ce fut le huitième jour.

Et la femme dit.
- Attends ! dit l'homme.
- Non, regarde-moi... dit la femme.
Contemple ce qui reste de la création. Les rivières descendent vers la mer. Les saumons remontent les torrents. Le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest. Les aiguilles du temps tournent toujours dans le même sens. Et nous, quel sens avons-nous donné à la transformation de la matière, à nos vies virtuelles, à nos merveilles numériques. ? Alors, l'homme et la femme se regardèrent, se contèrent leurs mystères et se souvinrent du commencement du huitième jour.        

D'après le dictionnaire du patrimoine breton

"En attendant de trouver une meilleure Église,
je vais me contenter de celle-là.
Et l'Église, elle, va devoir se contenter de moi
en attendant que je devienne meilleur"

Érasme 

 

Tout le monde voudrait vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux.

Jonathan Swift

 DENIER DE L'EGLISE

Chaque année, nous faisons parvenir à chaque famille des paroisses de Locoal et Mendon un exemplaire du bulletin paroissial, le Kloh Bras. Il y est joint un bulletin d'abonnement et une invitation à participer à l'offrande du Denier de l'Église. Merci de bien vouloir y contribuer même si vous ne vous sentez "d'Église" qu'occasionnellement : baptêmes, catéchèse, mariage, obsèques,.. Nos ressources dépendent aussi de vous. selon vos possibilités... en respectant votre liberté


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 TEMOIGNAGE : UNE PAROLE AUTOUR DE LA MORT ORDINAIRE

Existe-t-il aujourd'hui une parole autour de la mort ordinaire ? Le discours sur la mort a-t-il sa place dans la société, au sein de la famille ? Comment se retrouver entre la trivialité de la mort médiatisée et la tragédie que représente la mort d'un proche ? Réflexions de Xavier Emmanuelli, président du Samu social de Paris, ancien secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire..

Aujourd'hui, nous n'avons pas, il me semble, les moyens de parler sereinement de la mort. Notre civilisation ne le permet pas - pas encore -, en raison du pouvoir dominant de l'image d'une part, de la conception que nous avons de la médecine d'autre part.

Notre mode de communication repose sur image et sur l'instant. Or, l'homme a besoin de temps pour aborder les thèmes métaphysiques, spirituels. La mort n'a pas sa place dans ce vertige du présent. Le flot d'images et l'immédiateté de l'information la rendent dérisoire. C est ainsi que le spectacle de la mort massive, telle que la télévision la présente en général, ne nous touche guère : l'image par essence est fugitive et, au même titre que celui qui filme, on assiste a !a mort de l'autre, de inconnu.

Si le fait d'avoir écrit un livre, portant ainsi à la connaissance de tous une expérience aussi intime que la mort de mon père, peut paraître paradoxal, c'est justement parce qu' on ne peut pas parler de la mort. Le livre est un espace d'intériorisation qui offre du temps pour se retrouver. Je l'ai écrit pour mes enfants, pour qu'ils connaissent mon père, pour qu'ils puissent réfléchir à ce silence qui nous a séparés à la fin de sa vie, à mon incapacité à lui parler, Cet événement, survenu il y a vingt ans, a profondément marqué ma vie. La mort des autres m'était familière - j'étais anesthésiste - réanimateur. Celle de mon père était inacceptable. Je me suis trouvé démuni. J'ai tout eu à réinventer. Je croyais alors, dans la droite lignée de la tradition clinicienne héritée du XIXème siècle, à une médecine toute puissante, la mort symbolisant son échec. J'étais un urgentiste, un médecin technicien, un "ressuscitateur" en quelque sorte. J'ai rencontré des centaines de gens pour lesquels mon intervention a été déterminante ; je ne me souviens d'aucun d'entre eux et pas un seul ne connaît mon nom. Le médecin réanimateur surveille des données techniques, très éloignées de la dimension métaphysique. En réanimation, on parle de "techniquer" le patient et si on arrive à temps, avec les produits et les outils adaptés, on peut le sauver. Jusqu'à l'apparition du Sida, on s'attaquait à la maladie, moins subjective que le malade ; la mort était embarrassante, il valait donc mieux ne pas en parler.

L'épidémie de Sida a bouleverse les certitudes : les médecins ont eu affaire à une maladie qui n'était pas prévue et qu'ils ne savaient pas combattre ; les malades étaient jeunes et savaient  s'exprimer. Ils ont parlé et se sont même groupés pour le faire, contraignant les médecins a poser le problème du malade, de son accompagnement, et non plus seulement de la maladie. Avec le Sida, on retrouve la parole. Retrouver l'échange et l'accompagnement est nécessaire. Beaucoup de gens souffrent de ne pouvoir dire, simplement : je vais mourir.

Dr Xavier Emmanuelli, Ballade pour un père, Ed. Flammarion

E DONDER HUR CHALONNEU

Henoah, chueh àr-lec'h un deùeh labour, ema me diskouarn e chelaou a-benn kaùet peac'h. Peac'h em c'horf peac'h em ine. Kleùet e ran tud e kaojal, tud ag er vro, ur yeh estren gete : galleg.

Mes perak enta ema yeh er gevredigeh e tonet endro ? Hag ur galon, n'ho peus ket ? Peogwir e ouian ervat ho peus, tud ag er vro-mafi, un tefîzor en ho kalon. Hogen ema ho rezon e kaojal.

Ar un taol, ur ger bennak a zeu er-maez... Hag unan arall. Hag e ya er gaoj e brehoneg. Mes chefichet penn e en diviz. Aze e ve kleùet na ve estaolet nameit e brehoneg traeù er galon.

Ya, aet e kuit ag er vuhe hun yeh ken kaer. Koulskoude ema avel glaou, regez, en ur c'horn ag en oaled : er galon. Er galon e bet miret yeh hun hendadeù. Mes pegourz enta e vo kleùet endro en dud e kanal, e kaojal avel hun tadeù ? Pegourz enta ?

Mall e zo dein bout d'er gouil ma kleùin en oferenn e brehoneg. Mes un de e vo hepkin ... Ha perak enta ne vehe ket kleùet endro kantikeù ken kaer hag e lâr traeù d'hur c'haloneù, bep sul ?

Huneal e ran... Mes un hune e gredan stert enni. Ya, gortoz e ran ma splanno yeh hur c'haloneù er vuhe avel ma faota de lan a dud.

Doc'h-holl e lâran :

« Ne ket re zevehat aveit gober m at ! »

Résumé : Fatigué d'une journée de travail, je cherche repos en écoutant des gens parler. La langue de la société revient. Et pourtant les gens ont un cour, et dans ce cour, un trésor. Mais la raison surpasse. Et voici un mot, puis la conversation change en une langue plus cordiale.

De la vie notre langue ancestrale s'est enfuie. Mais elle sommeille en nous. Quand reviendra-t-elle à nos oreilles ? Que j'ai hâte à cette messe en breton !... Un jour seulement ?                                      

ROJE

 


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BAPTEMES

Le 9 septembre : Anne BERTIC
Le 22 septembre : Clément LE PAIH
        Léo-Pail LE MUSARDO
Le 23 septembre : Océane MALLET
Le 30 septembre : Audrey LE GUERNEVE
       Florian LE GUERNEVE

MARIAGES

Le 15 septembre : Stephen Tierney & Nicola Haines

OBSEQUES

Le 7 septembre : Joseph COLLET
Le 12 septembre : Anna BRUZAC
Le 8 octobre : Maurice GILLOUARD

MESSES DOMINICALES

Locoal : 9 h 45
Mendon : 11 heures

QUELQUES DATES

Confirmation : le 21 avril à Belz
Profession de foi : le 2 juin à Mendon
Première communion : le 16 juin à Mendon

REPAS PAROISSIAL

    Au cours de cette soirée - 27 octobre -
    sera tirée la tombola :
    - 1er prix : un barbecue à gaz
    - 2ème prix : une croisière Navispace, avec déjeuner ou dîner pour deux personnes
    - 3ème prix : un Game Boy.

SITE INTERNET

Des informations sur les paroisses de Locoal et Mendon sont disponibles sur le site Internet : www.locoal-mendon.com

 Mr Le Recteur, presbytère
56550 LOCOAL-MENDON
Tél. :  02 97 24 53 64
Courriel :
belato@wanadoo.fr

SAMEDI 27 OCTOBRE
SALLE EMERAUDE à partir de 19H30

FETE PAROISSIALE

AVEC LA PARTICIPATION DU CERCLE AN OZEGANNET

Repas adulte : 60F
Repas enfant : 20F

Menu "Adultes" 

Menu "Enfants"

Terrine de campagne
 
Rost er forn
 Fromage
 Dessert
 Café

Terrine de campagne
J
ambon - chips
 
Dessert

Réservation souhaitée


Merci aux personnes qui fourniront les desserts : gâteaux, fars. Les tickets repas peuvent être retirés :

      à Locoal chez Simone,
      à Kervily chez Hélène,
      à la poste,
      à l'école Notre-Dame des Fleurs.

Nous aurons besoin d'aide pour la préparation de la salle, le service du repas, la vaisselle et le nettoyage de la salle    

Si vous avez l'intention d'offrir des lots pour la tombola ou pour les enveloppes, vous pouvez les déposer :

      Chez Simone à Locoal
      Chez Georgette à Kergarnec
                       
      à l'école ND des Fleurs


DENIER DE L'EGLISE

Ce bulletin contient une information sur le Denier de l'Église. Merci aux familles qui chaque année versent leur cotisation.


Abonnement

Ce bulletin a été distribué gratuitement. Pour recevoir les autres numéros de l'année, retourner la demande qui l'accompagne avec le règlement.


"Ne demandes pas à autrui, plus jeune, de commencer là où tu es arrivé."

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